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Un stakhanoviste au repos
29 mars 2006

Au sujet de l'immigration

Etant moi-même le fruit d’un métissage des cultures, j’ai pensé qu’il serait intéressant de partager une réflexion plus intérieure.
En effet, si je regarde mes origines, je suis né d’un père kabyle et d’une mère franco-belge qui est elle-même né d’un père allemand et d’une mère belge.

Je ne pense pourtant pas faire office d’exception car le brassage des cultures et bel et bien présent dans nos sociétés.
Cette réalité n’engendre malheureusement pas que des aspects positifs.
Il est vrai qu’on pourrait croire que la différence est synonyme de richesse mais parfois elle est synonyme de peur, de rejet.
Qu’en est-il de notre société actuelle ? Quelle est la place des immigrés dans notre société ? Le lien social existentiel malgré notre différence de culture ?

Toutes ces questions pourraient se résumer en un seul sujet : Immigration= intégration ou assimilation ?
L’intégration suppose que l’intégré accepte les règles de son nouveau groupe en même temps que le groupe le reconnaît comme un pair.

Mais dans cette dernière où est la place pour la culture de l’autre ?
Cette définition sous-entendant que si l’individu se fond aux groupes il devient un membre de ce groupe.
Mais avant d’aller plus en avant sur le phénomène d’intégration, je pense qu’il faut d’abord expliquer ce qu’est l’acculturation.

En effet, il s’agit de l’ensemble de phénomènes qui résultent du contact direct et continu entre groupes de cultures différentes.

De façon simpliste, on peut dire qu’il s’agit d’un phénomène identitaire de différence et de ressemblance. On sous-entend aussi par ce terme les notions d’identité culturelle, de création de soi, d’importance des racines ainsi que d’identification à une autre culture.

Mais qu’en est-il dans la pratique ? Comment peut-on intégrer quelqu’un sans intégrer ses valeurs ?
Il semblerait que la conjoncture influe beaucoup sur ce phénomène d’intégration.
En effet, certains événements sont venus raviver les esprits concernant l’intégration dans le paysage européen.

Il est vrai que le 11 septembre a mis le feu aux poudres. Ajouter à cela le conflit israélo-palestinien ainsi qu’une dose d’attentats et des banlieues où règne l’insécurité est voilà de quoi remettre en question l’intégration des populations étrangères.

Cette vision est assez simplistes mais est tout de même servie sur un plateau pour les journaux.

En effet, la conscientisation de l’importance se fait au prorata des images diffusées. Pourquoi voit-on pendant des semaines les tours du World Trade Center alors qu’on a peu vu d’images voire aucune sur les enfants du Tiers-Monde qui meurent chaque jour du fait de sous-nutrition ou par manque de médication, ou des familles d’Afrique du Sud décimer par le SIDA.

Mais revenons sur le sol belge, où le débat confus et passionnel qui a enflammé il y a de çà quelques temps la scène politique sur le thème de l’intégration. En effet depuis le premier rapport du Commissariat royal à la politique des immigrés en 1989, on n’a jamais cessé de discuter des modèles qui devaient servir à « l’intégration » des étrangers.

On parle plus d’insertion car selon eux : « le terme d’intégration est trop souvent compris comme un processus d’adaptation d’une minorité é aux valeurs et aux modes de vie d’un groupe autochtone majoritaire, autrement dit je deviens invisible ». Aussi le Commissariat plaide-t-il pour la promotion de l’insertion, dans la perspective des principes qui sont au fondement de la culture du pays d’accueil, la Belgique en l'occurence

On comprend donc mieux pourquoi cette question de savoir s’il s’agit ici d’intégration ou d’assimilation est si difficile à répondre car la définition est déjà en elle-même assez confuse.

On peut donc dire qu’en adaptant le terme d’intégration en insertion, on respect plus l’autre dans sa différence et dans sa culture.
L’intégration ou insertion peut importe le terme utilisé, il convient d’accorder plus d’importance à son sens, ne sont que des termes et qu’en est-il dans les faits réels. N’assiste-t’on pas davantage à un phénomène d’assimilation ?

L’assimilation que l’on définit comme étant la disparition de la culture d’un groupe qui accepte intégralement la culture de l’autre comme le montre l’exemple des populations migrantes après plusieurs générations.
On lisant la définition, chacun est en droit de voir cela comme étant quelque chose d’assez important voire violent, dans le sens on la disparition est brutale.
Mais la stigmatisation peut s’avérer être longue et douloureuse.

En effet regardons autours de nous, dans certaines villes on vous dira que les étrangers sont bien intégrés, discrets, respectueux de la culture belge.
Alors que dans certains quartiers, les gens se sentent en état d’insécurité avec les jeunes étrangers.
On est en droit de croire que les premiers sont intégrés pas les autres.
Hors il appert souvent qu’ils sont tous deux dans la même situation : ils sont assimilés.
Les premiers sont dits intégrer car ils sont comme les indigènes, ne se font pas remarquer par la communauté car ils ont adoptés les mêmes normes, valeurs afin de ne pas trop souffrir de l’exclusion.

Les seconds eux sont aussi assimilés mais sans repères ni dans la société ni au sein de leur famille ils ont des comportements dits déviants.
Pourtant on parlera d’intégration pour les premiers.
La perte des valeurs, des traditions devient de plus en plus une voie de passage obligatoire pour se rendre sur le chemin de l’intégration.
Il faut être comme tout le monde car la différence est source d’insécurité alors qu’elle pourrait tout aussi bien être source de richesse.

Cette différence ne sera reconnue dans sa fonction de lien social seulement lorsqu’on arrêtera de faire de l’ethnocentrisme, c’est-à-dire en ne jugeant plus une autre culture en fonction de ses propres normes et valeurs voire à estimer cette culture inférieure ou méprisable.

Alors que nous avons tous une identité propre, la rencontre des cultures engendre encore des situations contrastées qui vont de l’assimilation, à la contre acculturation (rejet de l’autre et réaffirmation de sa culture d’origine. L’adaptation, la réinterprétation, le syncrétisme (mélange ou métissage des traits culturels), mais aussi la déculturation (perte de repères culturels) sont les mécanismes les plus souvent observés. Mais est-ce la bonne réponse à l’équation entre les cultures ?

 
Je pense qu’il faut que notre différence s’affirme par rapport aux autres. Car c’est grâce aussi aux contacts qui s’opèrent entre les communautés et les peuples qu’un enrichissement culturel naît et évolue. Nous sommes tous égaux et chacun a une identité particulière. C’est cette diversification qui fait le charme des cultures. Enfin, si certains groupes sont considérés comme minoritaire, de part leur mentalité, leur physionomie... je dirais tout simplement qu’apprendre et apprécier ces différences est un enrichissement intellectuel et humain. De plus travaillant avec des personnes déficientes intellectuelles, je retrouve ce même enrichissement né lui aussi de la différence. Chacun en soi à quelque chose à apporter à l’autre, il suffit juste de prendre le temps de le trouver.

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Commentaires
G
Faisant des recherches sur le thème: "immigration,integration,acculturation", je suis tombé sur cet article. J'avais jusque là un peu de mal à m'aproprier le réel sens du sujet, ne sachant pas par ou commencer! En lisant cet article, vous m'avez vraiment éclaircit les idées, j'ai a présent un plan bien défini en tête, et je vous en remercie!<br /> bonne continuation!
Un stakhanoviste au repos
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