Réflexions autour de l'intégration des personnes déficientes intellectuelles.
J’ai l’impression que depuis longtemps, notre
société a été organisée par les personnes valides, pour les personnes valides.
Les personnes handicapées étaient laissées pour compte. Le regard que nous
portons sur ces personnes a commencé à évoluer le jour où nous avons réalisé
que leur handicap s’expliquait autant et peut être même surtout par un
environnement inadapté.
Ce n’est pas pour autant que la société peut se targuer de
placer les personnes déficientes intellectuelles aux mêmes rangs que toutes les
personnes dites normales.
Ces dons me paraissent davantage stigmatisant que normalisant car ils renforcent l’idées
qu’elles n’ont des possibilités que dans certains domaines.
Des mouvements comme CAP 48 qui aident énormément les centres
pour personnes handicapées véhiculent des idées de victimisation à leur insu.
Comment ne pas les voir comme des victimes lorsqu’on demande
des dons pour les aider ? Sont-ils des nécessiteux ?
J’en doute, car pour cela faudrait-il qu’elles puissent avoir
les informations justes et non celles véhiculées par les journaux et autres
médias.
Les personnes qui ne fréquentent ou ne connaissent pas le
secteur de la déficience mentale ont-elles un regard objectif sur les
bénéficiaires ?
Beaucoup assimilent nos centres de jour à des écoles pour
adultes. Les projets pédagogiques que nous y développons sont méconnus du grand
public.
L’institutionnalisation des personnes les contraint à
entretenir des relations avec des personnes marginalisées.
Vivre avec les personnes déficientes intellectuelles doit être
quelque chose de naturel, il faut pouvoir les intégrer, les critiquer et les
détester comme tout un chacun.
Ce sont des personnes comme vous et moi, ce n’est donc pas
leur soit disant handicap qui fait d’elles ce qu’elles sont.
Par contre ce que nous sommes, fait ce qu’elles sont.
Il faut donc pouvoir valoriser leurs rôles sociaux au sein de
la société pour peu que celle-ci leur en donne.