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Un stakhanoviste au repos
27 mars 2006

Réflexions autour de l'intégration des personnes déficientes intellectuelles.

J’ai  l’impression que depuis longtemps, notre société a été organisée par les personnes valides, pour les personnes valides. Les personnes handicapées étaient laissées pour compte. Le regard que nous portons sur ces personnes a commencé à évoluer le jour où nous avons réalisé que leur handicap s’expliquait autant et peut être même surtout par un environnement inadapté.

Ce n’est pas pour autant que la société peut se targuer de placer les personnes déficientes intellectuelles aux mêmes rangs que toutes les personnes dites normales.

 Je pense que nous sommes plus dans un processus  de victimisation voire d’émerveillement devant leurs dons dans certaines matières que sont l’art, la musique ou le sport.
Ces dons me paraissent davantage stigmatisant que normalisant car ils renforcent l’idées qu’elles n’ont des possibilités que dans certains domaines.

Des institutions d’intégration renforcent malgré elles ces statuts marginaux.
Des mouvements comme CAP 48 qui aident énormément les centres pour personnes handicapées véhiculent des idées de victimisation à leur insu.

Comment ne pas les voir comme des victimes lorsqu’on demande des dons pour les aider ? Sont-ils des nécessiteux ?

Nos propres institutions, qui tendent à être un vecteur d’intégration n’induisent-elles pas paradoxalement un clivage par rapport à la société ?

Les personnes qui sont dans les centres de jour vivent à l’écart de la vie sociétale qui les entoure, les centres se développent de plus en plus et vivent presque en autarcie, en marge de la société.
Les personnes qui ne fréquentent ou ne connaissent pas le secteur de la déficience mentale ont-elles un regard objectif sur les bénéficiaires ?

J’en doute, car pour cela faudrait-il qu’elles puissent avoir les informations justes et non celles véhiculées par les journaux et autres médias.

Beaucoup assimilent nos centres de jour à des écoles pour adultes. Les projets pédagogiques que nous y développons sont méconnus du grand public.

 Même si on peut parler d’une ouverture sur le monde de la déficience intellectuelle, des progrès sont encore à faire pour traiter les personnes que la société appelle « handicapées » comme des égaux.

 Je pense donc que la valeur sociale de la fonction du travail dans un système économique comme le notre crée une marginalisation des populations qui n’ont pas l’accès au travail ou du moins qui y ont difficilement accès.

 Tout comme les jeunes, les personnes déficientes intellectuelles se trouvent marginaliser par ce simple fait car ils leur est difficile de s’intégration à la vie de la société puisqu’elles n’ont aucun rôle sociale à proprement parlé.

 Il leur est difficile parallèlement à cela de créer du lien social car nous travaillons malheureusement à l’heure actuelle en vase clos.

L’institutionnalisation des personnes les contraint à entretenir des relations avec des personnes marginalisées.

 Je pense sincèrement que l’éducateur doit vivre avec la réalité de notre époque et procurer aux personnes déficientes intellectuelles une vision la plus juste de notre société, en respectant leurs désirs, mais aussi en leur rappelant leurs devoirs.

Vivre avec les personnes déficientes intellectuelles doit être quelque chose de naturel, il faut pouvoir les intégrer, les critiquer et les détester comme tout un chacun.
Ce sont des personnes comme vous et moi, ce n’est donc pas leur soit disant handicap qui fait d’elles ce qu’elles sont.

Par contre ce que nous sommes, fait ce qu’elles sont. Il me semble donc important de pouvoir redonner une autre image de la personne déficiente intellectuelle si nous voulons un tant soi peu lui donner une perspective d’intégration.

Il faut donc pouvoir valoriser leurs rôles sociaux au sein de la société pour peu que celle-ci leur en donne.

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