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Un stakhanoviste au repos

10 avril 2006

Les paradoxes au sein de l'action éducative

 

Notre action nous amène à aborder la personne déficiente intellectuelle sous deux angles qui sont antinomiques à mon sens.
En effet, nous nous efforçons d’accompagner la personne dans un souci de bien-être et d’autonomie, mais parallèlement à cela nous devons maintenir la personne dans une dynamique de socialisation dans laquelle celle-ci doit correspondre à l’habitus actuel.

De plus, nous tentons de faire  notre possible pour permettre l’épanouissement de la personne. La notion d’épanouissement sous-tendant, pour moi, d’être capable d’exprimer ses potentialités. Or l’éducateur doit essayer de socialiser la personne. Pour qu’on puisse intégrer les personnes déficientes intellectuelles, il faudrait qu’elles soient socialisables et donc qu’elles rentrent dans la norme. Comment entrer dans la norme en étant stigmatisé et de surcroît en exprimant ses potentialités ?

C’est une mission aussi paradoxale de l’éducateur et que Foucart explique par le concept de double contrainte : 

« le « handicapé » n’est intégré que lorsque son handicap est gommé. Et pourtant, la marque, le suit, comme elle lui a été imposée. Il pèse donc sur lui une double contrainte : il est désigné, montré du doigt, et il doit se comporter comme si de rien n’était ».

Un autre paradoxe qu’exprime Foucart et qui malheureusement est applicable à la population que nous accueillons, bien qu’elle soit adulte, est celui-ci : 

« La pratique de l’éducateur est profondément paradoxale. En effet, il est mandaté à la fois pour établir une relation et pour distribuer les sanctions, ce qui le situe à la fois dans une position inconfortable, entre le dialogue et la violence physique ou symbolique. Il est constamment amené à se rapprocher et en même temps à s’éloigner de ceux qu’il prétend aider. »  

Ce paradoxe me parle particulièrement car étant dans un service qui accueille des adultes, je me trouve dans la situation où je dois sanctionner des personnes, ce qui me renvoie vers un autre paradoxe.                             
Cet autre paradoxe, qui à l’heure actuelle me pose encore question, est que nous devons développer l’autonomie de personne pour lesquelles nous administrons des sanctions synonymes d’un manque de liberté, donc d’autonomie.

Être adulte c’est assumer ses actes et ses choix, ce qui signifie que la sanction infantilise les personnes.

Notre rôle est-il d’être  agents ou accompagnateurs ?

Le rôle d’agent me semble être en désaccord avec le concept de non-directivité, il est même en opposition complète avec l’image de l’adulte.

Autre paradoxe du métier d’éducateur c’est la finalité de notre action éducative.

 En effet, notre rôle veut que nous donnions le plus d’autonomie à la personne déficiente adulte, ce qui revient à dire que nous essayons de nous rendre inutile. Dire que l’éducateur est un service nuance notre pouvoir de décision et renvoie l’éducateur vers une remise en question qui n’est pas toujours très évidente à faire.

Si cette démarche réflexive n’est pas aisée, c’est aussi car nous évoluons parfois dans un flou et dans un contexte peut sécurisant pour le professionnel, puisque imprévisible.

 
Foucart, Educateur une profession en quête d’identité, Editions CIACO, 1991, p 122

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3 avril 2006

La surimplication émotive

 « Aider quelqu’un, c’est s’engager avec lui dans une séquence d’interactions verbales et non verbales, dans le but de faciliter l’expression, la compréhension et la prise en charge de son vécu »[1].

La surimplication émotive est inhérente au métier d’éducateur.En effet, la relation d’aide que nous avons avec les bénéficiaires nous impose parfois une grande implication au niveau affective.
Le cadre affectif nous oblige souvent à marcher sur un fil avec nos émotions.

Chaque interaction avec les usagers apporte son lot d’incertitudes qui peuvent à tout moment nous investir émotionnellement en pénétrant le vécu personnel et effriter le mûr qu’érige le professionnel afin de préserver son intimité.

Les causes de la surimplication émotive.

La difficulté d’accepter ses limites personnelles :

Il n’est pas toujours de bon ton d’afficher ses limites si le climat institutionnel ne permet pas de pouvoir s’exprimer librement. Il arrive parfois que nous nous sentions jugé dans nos faiblesses plutôt qu’encourager. Se réconcilier avec ses limites personnelles sous-entend que nous sommes humains et non divins.
Une caractéristique commune à l’homme est qu’il est perfectible et donc il ne peut se targuer de ne pas commettre d’erreur et de posséder la science infuse surtout en terme d’émotion.

La difficulté d’assumer ses propres souffrances :


Le fait de pouvoir apprivoiser sa propre souffrance réduit le risque d’être noyé sous le flot de nos émotions.
Notre capacité empathique nous porte à endiguer les souffrances de l’aidé et a déformé la réalité pour l’autre.
La souffrance est omniprésente dans nos institutions, notre rôle n’est pas de combattre sa souffrance mais de l’aider et lui donner le plus d’arme pour qu’il puisse lui-même l’annihiler.
Ce n’est pas en affrontant la souffrance de l’autre que l’on détruit la sienne.

 
La difficulté d’accepter sa solitude :

Nous sommes les seuls responsables de notre vie, ce qui signifie que l’aidé aussi est responsable de la sienne. Nous ne pouvons pas indéfiniment le prendre en charge et choisir à sa place, il faut qu’à tous moments nous puissions prendre du recul et le laisser assumer ses actes et ses choix, même si ils sont en oppositions avec notre approche.
Notre travail d’accompagnement consiste à être présent pour l’autre, mais pas à agir pour lui, nous sommes garant de son bien-être, mais notre rôle s’arrête à la volonté de l’autre.

L’interférence des affaires non finies :

Il y a résonance entre notre vécu et celui de la personne que nous aidons. Nous sommes toujours amené à faire des analogies entre ce que vit l’autre et notre passé émotionnel.
C’est pourquoi chacun réagit en fonction de son passé.
Ce passé synonyme d’expérience peut nous freiner dans notre travail et interférer avec notre approche vis-à-vis de la personne aidée.
Des sentiments de culpabilité ou l’expression de nos manques peuvent alors resurgir à la surface.

La difficulté de dire non.

L’aidant doit rester dans son rôle et ne pas accepter toutes les demandes de l’autre. Refuser les demandes de l’aidé n’est pas refusé l’aidé. Le manque de position très claire peut amener l’aidé à faire des suppositions et à entretenir une relation de dépendance vis-à-vis d’un éducateur.
Il est déjà difficile de maîtriser la dépendance que notre seule présence induit.

 
Au vue des origines de la surimplication émotive, il est préférable pour l’éducateur de rester dans un cadre dans lequel il se sentira le plus à même de canaliser ses émotions.
L’éducateur ne doit pas pour autant être un robot, mais il peut poser des balises évitant ainsi de s’impliquer dans la relation à l’autre plus que de raison.

Les conséquences de la surimplication émotionnelle se retrouve aussi négative dans l’environnement dans lequel la personne évolue.
Elles peuvent engendrer des situations de compétitions avec les divers partenaires (collègues, famille…).
Evoluant dans une dynamique de groupe, la surimplication émotionnelle déforce notre relation avec les autres usagers.
Il est impossible pour l’éducateur de choisir celui avec lequel il va entrer dans une relation d’aide car choisir c’est en partie renoncer.

Le rôle de l’éducateur est justement de ne pas renoncer et de tout mettre en œuvre pour être le plus ouvert possible et ce, à tout niveau.

 


 

[1] Jean-Luc Hétu, « la relation d’aide », P 4

 

 

29 mars 2006

Au sujet de l'immigration

Etant moi-même le fruit d’un métissage des cultures, j’ai pensé qu’il serait intéressant de partager une réflexion plus intérieure.
En effet, si je regarde mes origines, je suis né d’un père kabyle et d’une mère franco-belge qui est elle-même né d’un père allemand et d’une mère belge.

Je ne pense pourtant pas faire office d’exception car le brassage des cultures et bel et bien présent dans nos sociétés.
Cette réalité n’engendre malheureusement pas que des aspects positifs.
Il est vrai qu’on pourrait croire que la différence est synonyme de richesse mais parfois elle est synonyme de peur, de rejet.
Qu’en est-il de notre société actuelle ? Quelle est la place des immigrés dans notre société ? Le lien social existentiel malgré notre différence de culture ?

Toutes ces questions pourraient se résumer en un seul sujet : Immigration= intégration ou assimilation ?
L’intégration suppose que l’intégré accepte les règles de son nouveau groupe en même temps que le groupe le reconnaît comme un pair.

Mais dans cette dernière où est la place pour la culture de l’autre ?
Cette définition sous-entendant que si l’individu se fond aux groupes il devient un membre de ce groupe.
Mais avant d’aller plus en avant sur le phénomène d’intégration, je pense qu’il faut d’abord expliquer ce qu’est l’acculturation.

En effet, il s’agit de l’ensemble de phénomènes qui résultent du contact direct et continu entre groupes de cultures différentes.

De façon simpliste, on peut dire qu’il s’agit d’un phénomène identitaire de différence et de ressemblance. On sous-entend aussi par ce terme les notions d’identité culturelle, de création de soi, d’importance des racines ainsi que d’identification à une autre culture.

Mais qu’en est-il dans la pratique ? Comment peut-on intégrer quelqu’un sans intégrer ses valeurs ?
Il semblerait que la conjoncture influe beaucoup sur ce phénomène d’intégration.
En effet, certains événements sont venus raviver les esprits concernant l’intégration dans le paysage européen.

Il est vrai que le 11 septembre a mis le feu aux poudres. Ajouter à cela le conflit israélo-palestinien ainsi qu’une dose d’attentats et des banlieues où règne l’insécurité est voilà de quoi remettre en question l’intégration des populations étrangères.

Cette vision est assez simplistes mais est tout de même servie sur un plateau pour les journaux.

En effet, la conscientisation de l’importance se fait au prorata des images diffusées. Pourquoi voit-on pendant des semaines les tours du World Trade Center alors qu’on a peu vu d’images voire aucune sur les enfants du Tiers-Monde qui meurent chaque jour du fait de sous-nutrition ou par manque de médication, ou des familles d’Afrique du Sud décimer par le SIDA.

Mais revenons sur le sol belge, où le débat confus et passionnel qui a enflammé il y a de çà quelques temps la scène politique sur le thème de l’intégration. En effet depuis le premier rapport du Commissariat royal à la politique des immigrés en 1989, on n’a jamais cessé de discuter des modèles qui devaient servir à « l’intégration » des étrangers.

On parle plus d’insertion car selon eux : « le terme d’intégration est trop souvent compris comme un processus d’adaptation d’une minorité é aux valeurs et aux modes de vie d’un groupe autochtone majoritaire, autrement dit je deviens invisible ». Aussi le Commissariat plaide-t-il pour la promotion de l’insertion, dans la perspective des principes qui sont au fondement de la culture du pays d’accueil, la Belgique en l'occurence

On comprend donc mieux pourquoi cette question de savoir s’il s’agit ici d’intégration ou d’assimilation est si difficile à répondre car la définition est déjà en elle-même assez confuse.

On peut donc dire qu’en adaptant le terme d’intégration en insertion, on respect plus l’autre dans sa différence et dans sa culture.
L’intégration ou insertion peut importe le terme utilisé, il convient d’accorder plus d’importance à son sens, ne sont que des termes et qu’en est-il dans les faits réels. N’assiste-t’on pas davantage à un phénomène d’assimilation ?

L’assimilation que l’on définit comme étant la disparition de la culture d’un groupe qui accepte intégralement la culture de l’autre comme le montre l’exemple des populations migrantes après plusieurs générations.
On lisant la définition, chacun est en droit de voir cela comme étant quelque chose d’assez important voire violent, dans le sens on la disparition est brutale.
Mais la stigmatisation peut s’avérer être longue et douloureuse.

En effet regardons autours de nous, dans certaines villes on vous dira que les étrangers sont bien intégrés, discrets, respectueux de la culture belge.
Alors que dans certains quartiers, les gens se sentent en état d’insécurité avec les jeunes étrangers.
On est en droit de croire que les premiers sont intégrés pas les autres.
Hors il appert souvent qu’ils sont tous deux dans la même situation : ils sont assimilés.
Les premiers sont dits intégrer car ils sont comme les indigènes, ne se font pas remarquer par la communauté car ils ont adoptés les mêmes normes, valeurs afin de ne pas trop souffrir de l’exclusion.

Les seconds eux sont aussi assimilés mais sans repères ni dans la société ni au sein de leur famille ils ont des comportements dits déviants.
Pourtant on parlera d’intégration pour les premiers.
La perte des valeurs, des traditions devient de plus en plus une voie de passage obligatoire pour se rendre sur le chemin de l’intégration.
Il faut être comme tout le monde car la différence est source d’insécurité alors qu’elle pourrait tout aussi bien être source de richesse.

Cette différence ne sera reconnue dans sa fonction de lien social seulement lorsqu’on arrêtera de faire de l’ethnocentrisme, c’est-à-dire en ne jugeant plus une autre culture en fonction de ses propres normes et valeurs voire à estimer cette culture inférieure ou méprisable.

Alors que nous avons tous une identité propre, la rencontre des cultures engendre encore des situations contrastées qui vont de l’assimilation, à la contre acculturation (rejet de l’autre et réaffirmation de sa culture d’origine. L’adaptation, la réinterprétation, le syncrétisme (mélange ou métissage des traits culturels), mais aussi la déculturation (perte de repères culturels) sont les mécanismes les plus souvent observés. Mais est-ce la bonne réponse à l’équation entre les cultures ?

 
Je pense qu’il faut que notre différence s’affirme par rapport aux autres. Car c’est grâce aussi aux contacts qui s’opèrent entre les communautés et les peuples qu’un enrichissement culturel naît et évolue. Nous sommes tous égaux et chacun a une identité particulière. C’est cette diversification qui fait le charme des cultures. Enfin, si certains groupes sont considérés comme minoritaire, de part leur mentalité, leur physionomie... je dirais tout simplement qu’apprendre et apprécier ces différences est un enrichissement intellectuel et humain. De plus travaillant avec des personnes déficientes intellectuelles, je retrouve ce même enrichissement né lui aussi de la différence. Chacun en soi à quelque chose à apporter à l’autre, il suffit juste de prendre le temps de le trouver.

Merci pour vos réactions...

27 mars 2006

Réflexions autour de l'intégration des personnes déficientes intellectuelles.

J’ai  l’impression que depuis longtemps, notre société a été organisée par les personnes valides, pour les personnes valides. Les personnes handicapées étaient laissées pour compte. Le regard que nous portons sur ces personnes a commencé à évoluer le jour où nous avons réalisé que leur handicap s’expliquait autant et peut être même surtout par un environnement inadapté.

Ce n’est pas pour autant que la société peut se targuer de placer les personnes déficientes intellectuelles aux mêmes rangs que toutes les personnes dites normales.

 Je pense que nous sommes plus dans un processus  de victimisation voire d’émerveillement devant leurs dons dans certaines matières que sont l’art, la musique ou le sport.
Ces dons me paraissent davantage stigmatisant que normalisant car ils renforcent l’idées qu’elles n’ont des possibilités que dans certains domaines.

Des institutions d’intégration renforcent malgré elles ces statuts marginaux.
Des mouvements comme CAP 48 qui aident énormément les centres pour personnes handicapées véhiculent des idées de victimisation à leur insu.

Comment ne pas les voir comme des victimes lorsqu’on demande des dons pour les aider ? Sont-ils des nécessiteux ?

Nos propres institutions, qui tendent à être un vecteur d’intégration n’induisent-elles pas paradoxalement un clivage par rapport à la société ?

Les personnes qui sont dans les centres de jour vivent à l’écart de la vie sociétale qui les entoure, les centres se développent de plus en plus et vivent presque en autarcie, en marge de la société.
Les personnes qui ne fréquentent ou ne connaissent pas le secteur de la déficience mentale ont-elles un regard objectif sur les bénéficiaires ?

J’en doute, car pour cela faudrait-il qu’elles puissent avoir les informations justes et non celles véhiculées par les journaux et autres médias.

Beaucoup assimilent nos centres de jour à des écoles pour adultes. Les projets pédagogiques que nous y développons sont méconnus du grand public.

 Même si on peut parler d’une ouverture sur le monde de la déficience intellectuelle, des progrès sont encore à faire pour traiter les personnes que la société appelle « handicapées » comme des égaux.

 Je pense donc que la valeur sociale de la fonction du travail dans un système économique comme le notre crée une marginalisation des populations qui n’ont pas l’accès au travail ou du moins qui y ont difficilement accès.

 Tout comme les jeunes, les personnes déficientes intellectuelles se trouvent marginaliser par ce simple fait car ils leur est difficile de s’intégration à la vie de la société puisqu’elles n’ont aucun rôle sociale à proprement parlé.

 Il leur est difficile parallèlement à cela de créer du lien social car nous travaillons malheureusement à l’heure actuelle en vase clos.

L’institutionnalisation des personnes les contraint à entretenir des relations avec des personnes marginalisées.

 Je pense sincèrement que l’éducateur doit vivre avec la réalité de notre époque et procurer aux personnes déficientes intellectuelles une vision la plus juste de notre société, en respectant leurs désirs, mais aussi en leur rappelant leurs devoirs.

Vivre avec les personnes déficientes intellectuelles doit être quelque chose de naturel, il faut pouvoir les intégrer, les critiquer et les détester comme tout un chacun.
Ce sont des personnes comme vous et moi, ce n’est donc pas leur soit disant handicap qui fait d’elles ce qu’elles sont.

Par contre ce que nous sommes, fait ce qu’elles sont. Il me semble donc important de pouvoir redonner une autre image de la personne déficiente intellectuelle si nous voulons un tant soi peu lui donner une perspective d’intégration.

Il faut donc pouvoir valoriser leurs rôles sociaux au sein de la société pour peu que celle-ci leur en donne.

22 mars 2006

La personne déficiente intellectuelle à t’elle droit à avoir des relations sexuelles ?

La personne déficiente intellectuelle est trop souvent comparée à l’enfant.
Il est vrai que sa déficience peut parfois laisser paraître une similitude entre son développement intellectuel et celui d’un enfant.

Mais on oublie trop souvent, à tord, de prendre en considération l’aspect de sa sexualité qui est différente de celle d’un enfant.
Cet aspect est donc soit omis de manière volontaire soit interdit de manière formelle au sein des institutions même si certaines d’entre-elles sont plus ouvertes, elles ne sont malheureusement pas nombreuses.

La personne déficiente intellectuelle adulte reste une personne adulte avant tout. En recherchant les textes de lois concernant ces droits, on se rend compte que ceux-ci renvoient directement à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.

En effet, les articles 2 et 3 de la Déclaration des droits des personnes handicapées proclamé par l’Assemblée Générale des Nations Unies disent ceci :

« Les droits des handicapés valent pour tous, sans distinction, ni discrimination, la personne handicapée à les mêmes droits fondamentaux que ses citoyens du même âge ».

Il n’ y a donc pas de différence au point de vue légal entre le statut d’adulte et le statut d’adulte déficient intellectuel.

 Par ailleurs on retrouve dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme un article qui exprime la possibilité qu’à chacun de disposée de son intimité donc d’avoir une vie sexuelle. Il s’agit de l’article 12 stipulant que « nul ne sera l’objet d’immixtions arbitraires dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance, ni d’attentes à son honneur et à sa réputation. Toute personne a droit à la protection de la loi contre de telles immixtions ou de telles atteintes ».

 En novembre 2000, j’ai pu assister à Charleroi à une conférence sur la démystification de la personne handicapée en Novembre 2000.

Lors de celle-ci, Mr Van Brackel (Président d’Horizon 2000) a longuement discouru sur le thème de la vie sexuelle et affective de la personne déficiente intellectuelle.

Il exprimait la peur que certain avait à voir les personnes déficientes comme adultes car il se devait alors de leur accordé une vie sexuelle comme leurs pairs.

En effet, cette peur est due à une méconnaissance du sujet et à une focalisation sur l’handicap de la personne et non sur les capacités intrinsèques de celle-ci.

 

Cette phrase de Mr Van Brackel : « L’handicap est une partie de ma personnalité… certains sont timides, d’autres sont jaloux ; moi je suis handicapé. » exprime bien la vision globale et non réductrice que nous devons avoir.

 
Le travail de l’éducateur est de veiller au bien-être des personnes, d’écouter la personne dans ses désirs quels qu’ils soient.
Le bien-être reste la clé de la relation entre l’éducateur et la personne handicapée c’est même le mot central qui se retrouve dans tout projet institutionnel.

Il ne faut pourtant pas s’arrêter à cette notion qui si on ne voit pas le sujet on risque de le restreindre dans ses capacités et donc de diminuer son autonomie.
Ne pas permettre à la personne déficiente intellectuelle adulte d’avoir des relations sexuelles c’est ne pas la considérer en tant qu’adulte.

L’infantiliser c’est manquer de respect à la personne car sont statut de personne handicapée n’est pas le centre de la personne.

On se doit donc de laisser la personne s’exprimer et ne pas penser à sa place.
Ne pas prendre en compte ses désirs quels qu’ils sont c’est être en désaccord avec l’éthique et le respect des personnes.

Ecouter Mr Van Brackel c’est comprendre qu’il ne faut pas s’arrêter à une image mais plutôt écouter leur désir pour qu’enfin on les considère comme des adultes et non des enfants ce qui serait une preuve de respect qui leur est dû. Le travail de l’éducateur est de voir la personne comme une personne avec des capacités intrinsèques mais aussi comme toute personne, un être de désir.

Entendre le désir de la personne c’est veuillez à son bien-être.

 

 

 

 

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21 mars 2006

L'évaluation du travail éducatif

J'ai suivi dernièrement une formation dans laquelle nous avons traité de l'évaluation du travail éducatif.
A ma grande surprise, peu d'institution à caractère pédagogique utilise cet outil où l'utilise de manière arbitraire voire comme outil de jugement (je règle mes comptes mais j'y met les formes).

Il me semble intéressant de pouvoir porté un regard critique sur nous-même et sur l’environnement qui nous entoure.

L’évaluation et à ne pas confondre avec le jugement qui lui porte atteinte à la personne au sein d’un fonctionnement (intrinsèque ou extrinsèque).

L’évaluation doit donc être vu en terme de projet car celle-ci est indispensable si on veut rester le plus proche de la réalité et non pas entrer dans le coté manichéen de l’évaluation.

L’évaluation n’est donc pas à proscrire puisqu’il s’agit d’un processus inhérent à l’être humain, il vise plutôt à rester dans un esprit de recherche et de non qualification ou d’appréciation[1] :

 « Curieusement, une évaluation positive est à la longue aussi menaçante qu’une négative, du fait de dire à quelqu’un qu’il est « bien » vous donne aussi le droit de dire qu’il est « mal ».

J’en suis donc arrivé à sentir que plus j’arriverais à maintenir une relation exempte de jugement et d’évaluation, plus cela permettrait à l’autre personne d’atteindre un point où il reconnaîtrait que le lieu de l’évaluation, le centre de la responsabilité réside en lui-même ».

 

Dans la problématique qui a été développé ci-dessus, je pense qu’un changement ne peut se faire que dans le cas d’un partenariat et d’un échange bilatéral au sein de l’équipe. La mise en place du projet proposé peut avoir les effets escomptés si il y a en parallèle une évaluation mise en place au sein de l’équipe par cette même équipe.

Il faut inviter les éducateurs à devenir acteurs de leur changement et non pas spectateurs d’où l’importance de reconnaître les personnes et de mettre en place des dispositifs amorçant le changement.

Par ailleurs, il est important de mettre en place des outils adéquats (grilles d’analyse…) permettant de donner un cadre à l’évaluation et évitant de la sorte les débordements vers la personnification.



[1] C.Rogers et M.Kinget in Psychothérapie et relations humaines,p 23-24

20 mars 2006

Le travail de l'éducation spécialisée

Beaucoup de parents d'enfants déficients intellectuels mais aussi un large public s'interrogent sur le rôle des travailleurs sociaux de tous poils.

Je vais donc proposer ma vision de ce travail et soumettre par la même occasion une réflexion qui je l'espère suscitera des réactions.

Il faut vivre avec la réalité de notre temps et procurer aux personnes une juste vision de notre société, en respectant leurs désirs, mais aussi en leur rappelant qu’ils ont des devoirs.

Vivre avec les personnes déficientes intellectuelles doit être quelque chose de naturel, il faut pouvoir les aimer, les critiquer et les détester comme tout un chacun. Ce sont des personnes comme vous et moi, ce n’est donc pas leur soit disant handicap qui fait d’eux ce qu’ils sont

Par contre ce que nous sommes, fait ce qu’ils sont. Donnons leur la chance de pouvoir faire des erreurs et accompagnons les sur leur chemin en étant ni devant, ni derrière mais à coté.

N’est-ce pas Antoine de Saint Exupery qui disait qu’aimer c’est regarder tout les deux dans la même direction.

Nous pouvons nous pas parler d’Amour pour une fois dans notre relation avec ces personnes ?


Je sais que cette vision peu paraître à certains un peu utopiste et très idéologique.

A eux je leur dirais tant mieux car il est vrai que je ne crois pas en Dieu mais en l’Homme et si on veut que le monde change de voie, je pense que c’est grâce aux utopistes et aux gens qui croient qu’on peut bifurquer que  les choses changeront.

Choisir entre la voie de « l’utopie » et celle de « la raison » c’est choisir de prendre les choses en main où de laisser la société s’enliser et perdre sa valeur première qui est l’HUMANITE.

Je pense que nous resterons sur la bonne voie pour peu que tendrons à rester dans une relation d’aide centrée sur la personne, où nous  verrons l'autre  comme  un homme à part entière et non comme une somme de comportements.

C'est l'homme qui fait l'acte et non l'acte qui fait l'homme

20 mars 2006

Ma vision de la psychologie

J’aimerai mettre parler de ma vision de la psychologie afin que vous puissiez cerné celui qui est derrière l’écran.

Tout d’abord, je ne vois pas la psychologie comme une science à part entière; il n’y a pas de vérité universelle et absolue.

La psychologie est passée dans nos mœurs et elle devient un peu vulgarisée par certaines personnes qui guérissent les maux de notre siècle avec des remèdes miracles.

L’apparition du coaching et de ce que j’appelle les mythothérapies (thérapies par le vent, le rire et autres bizarreries) font passer les psy pour des guérisseurs un peu farfelus.

Il me semble plus opportun d’essayer de trouver la réponse ou le semblant de réponse en étant accompagné dans ce processus plutôt que de croire au miracle qui ne viendra pas.

La réponse est en chacun de nous, il faut y croire et ne pas avoir peur de demander l’aide d’un professionnel.

Rien n’est immuable, en tout c’est une chose auquel je crois.

Je suis à la disposition de chacun pour être une oreille attentive mais pas un faiseur de miracle.

20 mars 2006

CDI c'est quoi déjà?

J'ouvre le journal ce matin et je tombe encore sur le CPE qui est la star en ce moment.

Petite précision, je vis en Belgique mais je suis de nationalité française.

La précarité j'ai connu surtout quand on voit le nombre de plan et de contrat de travail que

la Belgique

propose.

Ils sont si nombreux qu’un guide du routard pourrait leur être consacré.

Au vue de l’évolution de la société, il faudra bientôt être équipé de GPS pour se déplacer dans les méandres du marché du travail.

Décrocher un CDI devient pour nos jeunes la quête du Graal.

Où cela va-t-il s’arrêter, faudra t’il un jour épargner pour le travail de nos enfants comme on le fait pour leurs études.

Combien de parents disent que poursuivre des études pour leurs enfants ne sert à rien puisqu’à la sortie le diplôme qui devait être un ticket pour le paradis se retrouve être un ticket vers l’enfer.

L’enfer où trône l’emploi, vieux démon qui ne veut pas laisser sa place et qui continue à terroriser ces familles qui espère un avenir fécond pour leurs enfants.

Que devons-nous faire alors ? Je n’ai pas de réponse toute faite mais ce que je peux préconiser c’est de mettre le plus de chance de son coté.

Je ne être totalement d’accord par rapport à ces mouvements de rébellion parfois un peu trop belliqueux mais je ne peux trop réprimer ces gens qui ne se laissent pas faire et qui prennent le taureau par les cornes pendant que d’autres attentent un miracle.

Essayons donc, je pense, d’être nuancé et de ne pas tendre vers le nihilisme.

 

20 mars 2006

Bienvenue chez vous

Je ne me sens d’aucune obédience malgré que j’aie été élevé dans un milieu catholique.

Cette éducation a dû laisser des marques sur moi mais je pense que mes expériences de vie m’ont permis de me construire avec un modèle plus libre même s’il est difficile de juger de son libre arbitre.

Je travaille dans le secteur social et j’ai une formation psycho-éducative.

J’ai crée ce blog car j’ai envie d’avoir une fenêtre sur le monde dans laquelle je partage mes idées, mes visions, mes humeurs.

J’attend et j’espère de tout cœur un blog où chacun pourra laisser son point de vue en espérant qu’il puisse me permettre de revoir ma perception des choses

En effet, je pense qu’à l’heure actuelle, il n’y a rien de plus dangereux que des avis tranchés et immuables, ces vérités absolues que les experts (qui ne sont pour moi que des lecteurs du monde, de leur monde) vous donne comme on donne l’heure.

En espérant pouvoir créer un lieu de parole où chacun pourra s’exprimer librement et où l’enrichissement mutuel sera omniprésent.

Je terminerai en vous souhaitant bonne lecture et précisant que je ne propose ici aucune vérité mais seulement ma vision du monde qui j’espère évoluera à votre contact.


J'espère pouvoir vous permettre d'avoir un autre regard sur la psychologie, c’est-à-dire un regard critique (qu’il soit positif ou négatif) mais aussi j'attend des interactions de la part des professionnels dans  un échange constructif et donc  bénéfique pour tous.

Amicalement, un stakhanoviste au repos…

 

 

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